
Cela signifie qu’il a pu influencer la pensée musicale de certains compositeurs, que des œuvres musicales ont pu être inspirées par sa personnalité, ou plus précisément que des œuvres musicales ont été suscitées par des poèmes ou des drames, ou des romans de Victor Hugo.
Nous préciserons d’abord les rapports de Victor Hugo avec la musique, car il aurait déclaré ce propos à l’authenticité assez douteuse : « Défense de déposer de la musique le long de mes vers ». L’idée s’est donc répandue que Victor Hugo n’aimait pas la musique. En fait, on ne trouve nulle trace dans son œuvre de ces propos qui ne sont peut-être qu’une boutade occasionnelle plus ou moins véridique. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’a jamais refusé son autorisation à des compositeurs qui voulaient mettre ses poésies en musique, pas plus qu’il n’a refusé son autorisation à des auteurs lyriques qui ont voulu tirer des livrets d’opéra de ses pièces de théâtre. Il s’est seulement insurgé, et a même fait des procès, quand certains compositeurs ont pris à ses yeux trop de liberté avec le droit d’auteur. Car Victor Hugo, chef de file des romantiques de la génération 1830, avait de l’amitié pour des grands artistes de son temps en particulier Berlioz, Liszt installé à Paris, et le jeune Saint-Saëns né en 1835, qui a été reçu dans les salons du vieux maître après 1870, et qui se souvient avec émotion des repas auxquels il était convié. Mais précisant toutefois que, contrairement aux autres salons de l’époque, il n’y avait pas de musique chez Victor Hugo.
Cela posé, les exemples ne manquent pas où l’écrivain et le poète est clairement la source du compositeur, qu’il s’agisse de la mélodie, de l’opéra ou de la musique symphonique.